Nicolas Cinquini

Une vidéo amateur ukrainienne est apparue sur les réseaux sociaux le 20 février 2023. Des combattants atlantistes à brassards verts utilisent un mortier français de 120 mm, le MO 120 RT. Français, Madame Bourdelle. Avant le début de l’opération militaire spéciale Russe, les forces ukrainiennes étaient équipées de matériel soviétique et russe. La livraison de ce mortier s’inscrit dans le support actuelle de l’OTAN, pour les raisons qui nous sont données par les politiciens.

Le chef de pièce arbore fièrement

• le drapeau rouge et noir de l’organisation nazie Pravyi Sektor [Secteur droit], porté auparavant par l’UPA, formation paramilitaire du criminel nazi ukrainien Stepan Bandera pendant la seconde guerre mondiale,
• la croix celtique, symbole partagé aujourd’hui par de nombreux groupes suprémacistes à travers le monde,
• la Totenkopf des SS de la seconde guerre mondiale.

Il arme son bras droit, puis réalise un splendide salut nazi, synchronisé avec le départ de coup. En l’occurrence, France 2 aurait du mal à soutenir encore une fois que le geste n’est qu’amical.

Une première conclusion s’impose, des militants nazis des forces ukrainiennes utilisent un matériel que la France leur a récemment livré. L’authenticité de la vidéo est garantie par ce modèle de mortier, dont les Russes ne disposent pas.

Sur son compte Twitter, récemment encore, Emmanuel Macron rend hommage à ces combattants qui selon lui, défendent les valeurs de la démocratie. Le paradoxe est plus que cocasse, hilarant.

Je n’étais pas né mais j’ai appris que les Français ont à l’occasion fusillé des SS, en particulier quand eux-mêmes étaient français, comme à Bad Reichenhall, le 8 mai 1945. Et ma propre famille a participé en 1943 aux embuscades dans la montagne corse des colonnes de la Sturmbrigade Reichsführer SS

Comme les temps ont changé. L’épisode de Bad Reichenhall se situe au début d’une période que je vois comme une parenthèse dans l’Histoire de France, parenthèse que je qualifie de gaulliste. Le général de Gaulle sortit la France de l’OTAN, de son système de défense intégré, le 21 février 1966. En 2003, Jacques Chirac s’opposa à l’invasion de l’Irak. Mais le ver était dans le fruit, François Hollande protesta contre la décision du président et renouvela son allégeance à l’ambassade des États-unis en 2006, alors que l’opération américaine apparaissait déjà catastrophique. C’est Nicolas Sarkozy qui ramena la France dans l’OTAN le 7 novembre 2007. Et pour toujours plus d’intégration, il viola en février 2008 la volonté populaire exprimée par le referendum de 2005 sur le traité européen. La démocratie.

L’Union européenne et sa Commission, présidée par Ursula von der Leyen, apparaissent comme un sous-ensemble de l’OTAN, qui rivalise avec Washington de tirades belliqueuses, dans une guerre par procuration, qu’un bloc occidental mène contre la Russie, après l’avoir provoquée en Ukraine. La parenthèse gaulliste est très loin, quand Emmanuel Macron, à travers ses projets de réformes sociales réclamées par Bruxelles et des armes livrées à des nazis ukrainiens, apparaît comme le gouverneur atlantiste de l’hexagone.