les bourgeois, c’est comme les cochons

Le grossier personnage a encore fait du gras, selon la photographie peu flatteuse que The Kyiv Independent a publiée de lui le 28 décembre 2022. Ce qu’il reste de presse ukrainienne est sous l’étroite surveillance de l’État nationaliste, mais figurer dans les pages d’un vulgaire organe de propagande ne semble pas déplaire au héraut français de la socio démocratie européenne.
Les bourgeois, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient bête, chantait Jacques Brel. À la suite d’Angela Merkel qui l’a déjà confessé à der Zeit le 7 décembre, le fat flamand a gazouillé le 16 que les accords de Minsk n’étaient qu’une vulgaire arnaque. Il n’a été locataire de l’Élysée que cinq ans et les deux drapeaux sont sans doute là pour souligner la courte expérience, mais il ne se serait pas risqué à de telles confidences, si l’ex chancelière allemande ne l’avait précédé

Ainsi, les manoeuvres diplomatiques commencées en 2014, les promesses de paix, avaient bien pour objectif de gagner du temps, afin de permettre à l’OTAN de reforcer les nationalistes ukrainiens dans leur guerre contre la population du Donbass, qui s’était soulevée en raison de la russophobie d’autorités parvenues au pouvoir par un coup d’État pro-occidental en février et dont le tiers des ministères étaient tenus par des militants nazis.
Dans la suite de l’interview, Hollande déroule son inoxydable pensée stratégique et me fait le grand plaisir d’évoquer la Syrie
on avait déjà vu le retrait américain de la scène internationale en Syrie, avec le laissez-faire accordé à Poutine, concernant le soutien qu’il a apporté au dictateur syrien Bashar Assad
Nous y voilà. François a toujours été un supplétif atlantiste. Il protesta contre l’opposition de Jacques Chirac à l’injuste et calamiteuse invasion US de l’Irak en 2003, renouvella en juin 2006 son allégeance dans les locaux de l’ambassade des États Unis à Paris. Pour sa postérité, son bilan, le massacre du 13 novembre 2015 restera à jamais le fait majeur de son unique quinquennat. L’operation djihadiste fut le résultat de la même pensée stratégique que pour l’Ukraine, une logique de blocs antagonistes, du niveau d’une composition en Histoire-géographie de pensionnat catholique. Afin de faire barrage à la menace fantasmée de la Russie de Vladimir Poutine, Hollande a été parmi les dirigeants occidentaux le plus fanatique support de l’insurrection islamiste contre le gouvernement légal et laïc de Syrie. Il tenta même en août 2013 de convaincre Barack Obama de la nécessité de frappes aériennes contre les gouvernementaux, alors que les djihadistes internationaux d’al Qaeda constituaient la principale force rebelle. La guerre a ensuite favorisé l’émergence dans la région du Califat, scission irakienne d’al Qaeda, que les Occidentaux n’ont pas immédiatement confronté mais laissé faire, comme un nouveau levier pour contraindre le gouvernement syrien à démissionner

Quand arriva l’inévitable bataille, la France banda sa faible musculature. Les premières frappes aériennes françaises furent lancées en septembre 2014, en Iraq mais pas en Syrie, précisa le stratège de Tulle, pour ne pas favoriser Bashar Assad, dont les forces combattaient les djihadistes depuis trois ans. Hélas, c’était à Raqqa, en Syrie, que se situait le coeur du Califat et 420 jours plus tard, ses services spéciaux firent la spectaculaire démonstration de l’incompétence des organes français de sûreté. Ce soir-là, François Hollande apparut beaucoup moins suffisant

Ce qui me désole beaucoup, dans le cas de l’Ukraine, est que la progéniture de politiciens médiocres mais nuisibles comme lui, leurs enfants et petits enfants, ne soient pas tenus d’aller au casse-pipe sur le Dniepr. La décence et la justice l’exigeraient.
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