Les flics de Darmanin sont des cas sociaux

c’est lui qui le dit

La Commission des lois du Sénat a entendu Gérald Darmanin le 5 juillet 2023, suite aux émeutes consécutives au meurtre du jeune Nahel le 27 juin, par l’archer du guet Florian Menesplier

Je cite un morceau d’anthologie

Faut il mieux sélectionner les policiers ? Très certainement. Je constate avec vous si vous le permettez, que je suis à la tête d’un ministère où à part les commissaires de police [cela fera plaisir aux officiers, LOL, cf. infra], ce que nous recrutons, c’est souvent des enfants, pour reprendre votre mot, de 18, de 19, de 20 ans, qui n’ont pas fait de très grandes études et qui choisissent le service de la nation par la police ou la gendarmerie. Je ne suis pas à la tête du ministère de la Justice où les gens passent des concours à bac +4, bac +5. Ou à l’Éducation nationale, où les gens sont très mal payés, par ailleurs comme les policiers. M’enfin, ils ont un capital social très important. Mettons nous quelques instants à la place d’une majorité de jeunes qui choisissent le service de la police et de la Gendarmerie, que nous devons former nous. Sauf que oui, ça demande une exigence supplémentaire. Parce qu’en plus, ces personnes ont la contrainte légitime des armes et donc par ailleurs, une responsabilité supplémentaire

Pour mieux cerner sa nature profonde, je rappelle que cette authentique grenouille de bénitier avait coutume, pour le moins, de convaincre des administrées de lui pratiquer des fellations contre récompense, un peu comme des prêtres catholiques profitent de leur ministère pour s’adonner à la pédophilie.

Sur le fond, l’enfumage est énorme. Le Sénat n’est pas un bureau des pleurs. Que la Police nationale recrute des cas sociaux, nous le savions déjà, avec des notes parfois de 7/20, dans un concours qui n’attire pas les foules. Ce que son ministère est capable, ou pas, d’en faire, tout cela est le problème de Darmanin et de nul autre. Il est grassement payé depuis trois ans pour le résoudre et non pas pour guetter en embuscade Élisabeth Borne.

Ces maux, une Police nationale recrutée au rabais, formée à l’avenant et rongée par une extrême-droite dont Darmanin est une figure emblématique, sont indissociables de sa propre identité politique. Car toute démagogie bue, les archers du guet ne devraient pas être au service de la nation, mais de façon moins lyrique et plus professionnelle, des auxiliaires de justice. La loi et seulement la loi devrait strictement encadrer leur action. Et nul ne devrait être interpellé sans motif légal. Hélas, dans la mythologie française, la nation est encore le nom d’une onction, qui transforme les vessies en lanternes.

Je reviens sur la question des officiers, lieutenants, capitaines et commandants. Elle est révélatrice. Pour faire simple, la police compte aujourd’hui des commissaires (master 2), des officiers (licence) et des archers du guet (gardiens de la paix, brigadiers, majors… etc, baccalauréat). Je ne pense pas que Darmanin ait oublié les officiers lors de son audition. En réalité, de plus en plus sont issus de la troisième catégorie, par promotion interne.

Les problèmes commencèrent en 1995, avec une réforme lancée par Charles Pasqua. Avant cette date, la Police nationale comptait un autre corps, celui des inspecteurs, recrutés à partir du baccalauréat de l’époque, à un niveau moyen du DEUG, dans un concours qui attirait les foules, où les candidats élus se distinguaient par leur culture générale, au travers de deux options telles que Droit, histoire, informatique, mathématiques… etc Policiers en civil, les inspecteurs étaient les chevilles ouvrières des services d’investigation et de renseignement et en qualité d’officiers de police judiciaire (OPJ), les rédacteurs et contrôleurs de toute procédure à l’encontre d’une personne interpellée. Leur système hiérarchique était distinct de celui de la police en tenue et nombre de fois, jeune inspecteur de ramassage en commissariat de quartier à Paris, je pus rétorquer à des archers du guet qui avaient commis une interpellation illégale

Votre affaire, c’est de la m*, remettez moi çà dehors

En terme de grille des salaires, leur équivalent dans la police en tenue était l’officier de paix (lieutenant, capitaine, commandant), qui n’était OPJ qu’en matière de Code de la route

Brigade criminelle, quai des Orfèvres, 1995

La réforme de 1995 dissolut le corps des inspecteurs, devenus officiers de police en tenue, recrutés par la même voie que les anciens officiers de paix, de petits managers, tellement plus respectueux de l’autorité administrative. Des as du tableur Excel et de la signature des demandes de congés d’archers du guet, dont le coeur de métier est le maintien de l’ordre, c’est à dire la répression de mouvements sociaux opposés à des réformes néo-libérales. La police purement civile et le contrôle en amont des actions des archers du guet ont disparu. Bien sûr, les niveaux de compétence des services de renseignement et d’investigation ont chuté. Ce dernier point pourrait bien avoir été en définitive l’objectif réel de Charles Pasqua, dont le sarkozyste Gérald Darmanin est l’héritier. Des gens tellement honnêtes.

7 responses to “Les flics de Darmanin sont des cas sociaux”

  1. […] Darmanin est une couleuvre et ses flics, des cas sociaux […]

    Liked by 1 person

  2. […] même jour, la Commission des lois du Sénat entend Gérald Darmanin, qui se plaint à juste titre de la faiblesse du niveau de recrutement des archers du guet. Il […]

    Like

  3. […] Darmanin est amphibie et ses flics, des cas sociaux […]

    Like

Leave a reply to Darmanin est une couleuvre et ses flics, des cas sociaux — Der Friedensstifter Cancel reply