
[…] Le mouvement EuroMaidan a démarré avec mille manifestants pacifiques à Kiev, le 21 novembre 2013, protestant contre le refus de Ianoukovytch de signer l’accord avec l’UE. Pourtant, un sondage montrait que 48% des Ukrainien soutenaient la décision du Président de ne pas signer l’accord à ce stade, 35% la désapprouvant.
Le mouvement a alors gonflé, atteignant 500 000 manifestants le 1er décembre – la majorité des manifestants venaient de l’Ouest. On voit dans cette vidéo édifiante des milliers d’étudiants scandant à Lviv des slogans : « Pour l’UE », « Mort aux ennemis » et « Les sales russophones à la potence »…
Les Américains mirent de l’huile sur le feu. Ainsi, le 5 décembre, la secrétaire d’État américaine aux Affaires européennes, Victoria Nuland a appelé le « gouvernement ukrainien à écouter la voix de son peuple. » Pourtant, les sondages (fiables) montraient que les manifestants de Maidan n’ont jamais recueilli 50% de soutien dans la population… Nuland est alors allée soutenir les manifestants. Une conversation volée l’a même montrée en train de choisir les membres du futur gouvernement, avant de lâcher un éloquent « Fuck the EU » (« L’Europe puissance », qu’ils disaient…).
Maïdan comprenait trois branches politiques : le parti de droite dure « Patrie » de Tymochenko (dont le modèle est Margaret Thatcher), le parti libéral Udar du boxeur Vitali Klitschko (soutenu par Merkel) et… Svoboda. Mouvement pas très gauchiste, donc… Oleg Tiagnybok rencontra même le Gotha mondial : Nuland, Ashton, Mc Cain et… Fabius.
Si la majorité des manifestants étaient de fervents démocrates, une minorité active de nationalistes néo-nazis a infiltré le mouvement, devenant son bras armé, les milliers de fascistes affrontant régulièrement les forces de l’ordre.
Le 18 février, les nationalistes ont ouvert le feu sur les policiers : dix de ces derniers sont tués. Dès lors le Gouvernement autorisa le tir à balles réelles en situation de légitime défense. Les événements basculèrent dans le sang le 20 février : on releva plus de cent morts […]
Ukraine : des vérités qui dérangent – Olivier Berruyer, 2014
Pour élargir la question à son contexte, je vous propose en Anglais
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